« Grosse colère » est apparemment LA référence pour aborder cette émotion avec son enfant. A une période où nous traversions une vague de cris, de « NON » et de colères, c’est le titre que m’a présenté la bibliothécaire. J’en ai emprunté plusieurs, aux styles différents, tantôt basé sur le texte et le message, tantôt avec des images plus présentes. Et c’est vers ce livre-ci que s’est tourné mon petit garçon (rappel, qui a 3 ans). Je ne sais vraiment pour quelles raisons, il a immédiatement accroché. Je crois qu’il a été surpris par la grosse « bête » rouge qui s’échappe de la bouche de Robert, métaphore de sa propre colère.
Après une journée visiblement pénible, le petit garçon prénommé Robert râle sur le repas du soir qu’il refuse de manger, met des saletés partout dans la maison avec ses baskets poisseuses, et ne veut pas écouter son papa. Envoyé dans sa chambre pour se calmer, il externalise sa colère en crachant une « Chose » rouge qui retourne toutes ses affaires : son lit, ses jouets, sa bibliothèque. C’est un véritable ouragan! Au fur et à mesure de ce carnage, Robert range ses affaires et fait la morale à la « Chose » qui commence doucement à rétrécir. Elle finit dans une boîte que le garçonnet range dans un coin de sa chambre. Envolée la « bébête », en même temps que son énervement. J’ai trouvé cette fin, symboliquement, représentative et bien imagée.
Le coup de crayon est particulier, assez vif, comme si le dessinateur avait gribouillé en quelques secondes. C’est sans doute pour coller au sentiment d’empressement, d’impatience qui y est abordé. Symboliser la colère à travers une grosse bête rouge, mais à la bouille finalement peu effrayante, a permis d’attirer l’attention de mon garçon, voire de le fasciner. Le fait, ensuite, de l’enfermer dans une petite boîte, donne à l’enfant une vision extérieure de sa propre colère, et une solution pour s’en débarrasser.
Il s’agit d’un outil intéressant, un point de départ, pour parler des premiers tourments que ressentent les enfants. Il permet de mettre des mots sur un état qu’ils découvrent, et ils se voient à travers Robert.
Je crois qu’on a dû lire ce titre une bonne soixantaine de fois, souvent plusieurs fois d’affilée. Je suis ravie de ce livre! Pour le moment, c’est le seul qui nous aide à aborder ce sujet et à attirer l’attention de mon p’tit mec sur ses propres sautes d’humeur.
Mireille d’Allancé, « Grosse colère », Editions L’Ecole des Loisirs, 2001.
J’aime beaucoup le trait de crayon!
Je le trouve bien adapté aux messages de l’album! On a lu d’autres titres de Mirelle d’Allancé et ils sont tout aussi chouettes!
Bon, je note ce nom alors, merci 🙂
Il fonctionne bien ce livre.
C’est ce que j’ai cru voir un peu partout… c’est la référence!
LA référence pour les colères, effectivement ! Même si, perso, je le trouve un peu vieillot au niveau des illustrations … mais il marche bien !
J’aime bien les dessins justement! On en a trouvé d’autres du même auteure.
Je me souviens très bien de ce très bel album.
Il a beaucoup de succès, on dirait!
un livre culte chez nous… à tel point qu’on l’a perdu ! Il a été bien utile en son temps 🙂 !
Ce qui me fait « rire », c’est qu’il est sans chichi, les dessins sont assez sobres, mais le message passe super bien et les enfants en redemandent!!