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« Les vieux fourneaux » de Lupano & Cauuet

Vous êtes la pire génération de l’histoire de l’humanité!

Antoine, Pierrot et Emile sont 3 amis septuagénaires de très longue date, qui continuent à partager de folles aventures à travers les 4 tomes « Les vieux fourneaux ». Chacun à leur tour, ils se retrouvent au coeur d’une aventure rocambolesque, dans laquelle sont évidemment embarqués les autres complices. A ce trio s’ajoute une quatrième figure emblématique, qui est loin d’avoir sa langue dans sa poche. C’est sans doute pour cela qu’elle s’entend aussi bien avec les « petits vieux ». Il s’agit de Sophie, la petite-fille d’Antoine. C’est certainement le personnage le plus lumineux de cette série. Elle est l’électron libre, la touche féminine. Révoltée sur pas mal de choses et particulièrement sur l’ancienne génération, elle reste malgré tout attachée aux 3 amis et les accompagne dans leurs déboires.

Dans le tome 1 intitulé « Ceux qui restent« , on assiste aux funéraires de Lucette, la tendre épouse d’Antoine. Pas super marrant comme lancement de série, mais cet album prend des allures de véritable road-movie lorsque le « jeune » veuf se rend fissa en Toscane pour élucider un mystère qui rôde autour du testament de Lucette. La révélation qui clôture ce premier tome nous renvoie directement au suivant.

Dans « Bonnie and Pierrot« ,  on y parle une nouvelle fois d’ancienne histoire d’amour. Pierrot reçoit un beau matin une lettre accompagnée d’une somme d’argent étourdissante. L’auteure de ce courrier est signé par une ancienne amante, celle qui a véritablement compté, avec qui Pierrot le révolutionnaire a fait les 400 coups. Le hic c’est qu’elle est censée être décédée depuis des années. Voilà une nouvelle affaire à éclaircir!

C’est une série qui « ne mange pas de pain » mais qui vous donne la banane. C’est très drôle, les personnages sont attachants. Les dénouements sont prévisibles, mais ce n’est pas ça le principal. Le principal, c’est qu’une fois commencé, on ne peut lâcher ces albums. C’est qu’on vit en même temps que les héros, leurs aventures sordides. Et que ça fait franchement du bien!

Wilfrid Lupano (scénario) et Paul Cauuet (dessins), « Les vieux fourneaux », 2014, Editions Dargaud

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« Que du bonheur! » de Rachel Corenblit

Angela Mailhat, presque 15 ans, est une ado sans chichis, bonne vivante, un léger surpoids, qu’elle n’arrange pas en ingurgitant régulièrement un nombre incalculable d’aliments (tout en le chronométrant s’il vous plaît!), sympa et doté d’un humour parfois sarcastique, juste exceptionnel! Son naturel et sa vivacité la rendent d’emblée extrêmement attachante! Elle nous raconte avec un an de recul, l’année scolaire qui vient de s’écouler et qui lui laisse un goût plus qu’amer : pendant ces 6 derniers mois, la poisse lui est littéralement tombée dessus! Cela commence avec une incroyable chute dès le premier jour d’école. Impossible de passer inaperçue lorsque les brancardiers viennent vous chercher au milieu de centaines d’étudiants! Une foie remise de cette énorme honte, Angela enchaîne les malheurs : elle se dispute avec sa meilleure amie Alice, son éternelle alliée. Pour quoi? Tout bêtement, pour un garçon! Ce sont bien des histoires d’ados! Ensuite, une nouvelle qui touche cette fois ses parents. Après 20 ans de mariage, ils décident de divorcer. Notre héroïne est alors obligée de subir les gardes alternées. Ça commence à faire beaucoup en terme de poisse! Évidement, le cercle vicieux est enclenché, ayant des répercussions sur les notes, le redoublement est évoqué… S’en est trop pour Angela! Heureusement, on finit toujours par sortir des mauvaises passes. Ouf!

Malgré cette année complètement pourrie, (franchement, qui aurait survécu à une telle année?!), notre ado ne perd en rien son humour ni son autodérision. Elle relate aux lecteurs ses tribulations, avec un regard plus qu’amusé sur ces situations rocambolesques. Son ton est naturel, évident.

Ce roman est un vent de fraîcheur et je ne me suis pas ennuyée une seconde! J’ai franchement rigolé, et ça ne m’arrive pas souvent (durant une lecture, cela va de soi 😉 ). La forme participe sans aucun doute à ce plaisir de lecture. Pareil qu’un journal intime, Angela explore son année noire au moyen de listes, de citations, de souvenirs et l’agrémente de quelques croquis, anecdotes et photos… pour un effet plus « réel » que j’ai beaucoup apprécié.

Le début du roman démarre très fort, tout s’enchaîne à une vitesse folle, et je craignais un moment « creux », parmi toutes ces mésaventures. Il n’en est rien! L’auteure manie avec habilité le rythme et l’enchaînement des faits.  Ce qui m’a également frappée : à quel point Rachel Corenblit arrive à retranscrire les émotions d’une ado, à se mettre dans la peau d’une ado de 15 ans! Je me suis évidemment revue dans quelque-unes de ces anecdotes, et ça m’a fait un bien fou.

Une lecture que je conseille : très drôle pour les ados qui se retrouveront parmi quelques scènes, et parfaite pour les adultes qui veulent se changer les idées et se replonger avec beaucoup d’humour dans leur jeunesse!

Un titre découvert grâce à Fanny, et beaucoup apprécié également de noukette ou encore de Jérôme.

Rachel Corenblit, « Que du bonheur! », Editions du Rouergue, Doado, 2016, 122 pages