On en avait tellement parlé sur les blogs de ce premier roman que je savais que j’allais le lire. Mais vous me connaissez, je préfère découvrir ces romans-vedettes après tout le monde, une fois que les projecteurs sont redescendus.
Je n’ai pas été déçue! « La fractale des raviolis » a atteint toutes les promesses lues à son sujet, et avant tout, celui de passer un excellent moment. L’histoire a cette particularité d’avoir été construite sur le même schéma que celui des poupées russes. On commence l’aventure aux côtés de cette épouse dont les doutes sur l’infidélité de son mari se confirment : « Je suis désolée ma chérie, je l’ai sautée par inadvertance ». S’ensuivent alors des envies de meurtre, évidemment, qui n’en aurait pas?! Mais un meurtre qu’on souhaite masquer en un accident, alors qu’un plan machiavélique est déjà en train de se mettre en place sous la forme d’un empoisonnement. Mais comme tout plan qui se prépare minutieusement à l’avance et qu’on attend fébrilement, rien ne se passe comme prévu! Et c’est le point de départ vers d’autres portes qui s’ouvrent les unes à la suite des autres, sur d’autres univers incongrus, que l’auteur a pris soin de lier par un infime élément. J’applaudis d’ailleurs cette cohérence dont fait preuve « La fractale des raviolis » dans l’enchaînement de toutes ces histoires. L’espace-temps est bousculé, le lecteur rencontre des personnages atypiques, comme Paul Sheridan au don improbable de voir le rayonnement infrarouge, de l’écrivain Grimalov qui lutte sans vergogne contre une invasion de rat-taupes, Rémy le grand tacticien, ou encore, l’arnaqueur des cimetières dont le procès offrira plusieurs clefs de compréhension sur l’ensemble. Des histoires qui auraient pu se lire séparément, qui vivent et fonctionnent déjà très bien indépendamment du reste, et qui ont donc cette particularité de s’encastrer à merveille.
C’est inventif, addictif, et bourré d’humour. Pour son premier roman, Pierre Raufast s’est bien certainement amusé en entrant dans ce jeu de boîtes surprises, dont il nous livre les rouages sur son blog. Un plaisir indéniablement partagé avec ses lecteurs. Je me suis RE-GA-LEE, en grande amatrice de pâtes que je suis! L’une de mes plus belles surprises de 2015!
Je vais d’ici quelques jours me plonger avec grand enthousiasme dans son second roman, La variante chilienne, très bien reçu également de la part des lecteurs.
Pierre Raufast, « La fractale des raviolis », Editions Alma, 2014 (Folio, 2015), 234 pages.