« J’écris parce que je chante mal » de Daniel H. Rondeau

Quelle excellente idée de la part de Quadrature d’éditer ce recueil de nouvelles d’un auteur québécois, en Belgique. Composées, pour la plupart, de clins d’oeil d’un quotidien ordinaire, pour ne pas dire banal, ces nouvelles ne m’ont pas toutes touchée. Mais j’en garde un souvenir assez marquant, plusieurs mois après ma lecture.

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Le style, surtout, est à relever : sans fioriture, allant droit à l’essentiel. Daniel H. Rondeau parle de ce qui fait la vie de tout un chacun, avec ses joies, ses détresses, son lot de mauvaises nouvelles, et aussi ses petits riens qui illuminent une journée. Il touche, sans langue de bois. Il fait l’éloge de personnes que l’on pourrait croiser à tous coins de rue. Certains revenant à plusieurs reprises, comme si l’auteur lui-même n’arrivait à s’en éloigner.

Des thèmes de prédilection dans ce recueil – le couple, les ruptures, les rencontres du hasard, l’amitié – qui parlent à tous.

De l’amour, je ne connaissais que de rares et fugaces papillons. Le lendemain de mes rencontres, en me glissant hors des draps je respirais, indifférent, les réminiscences de la femme de la veille. Ces aventures ont rapidement pris l’habitude de se terminer avec Alexandre, autour d’un verre de scotch. (p.13 – Le roi se meurt).

Comme quoi, le bonheur peut vous filer sous le nez quand on s’attend à ce qu’il soit bien sapé même les samedis matin. (p. 31 – Aubaines)

Un recueil qui m’a paru irrégulier de par son trop grand nombre d’histoires, certaines ne dépassant pas le paragraphe ou la page. J’aime le court, mais dans ce cas, je n’ai pas pu être transportée. Ce qui n’enlève rien à la qualité de ce recueil, d’autres textes m’ont éblouie et me laisseront une empreinte. Ma préférée étant cet échange entre deux amis sur la définition du bonheur, un remarquable exercice tant sur le fond que sur la forme, le tout tenant sur une seule page (comme quoi!). Des mots à savourer.

Des anecdotes teintées de mélancolie et de sourires, voilà comment je pourrais résumer ce beau recueil de nouvelles, à picorer à tout moment, quand bon nous semble.

Une lecture partagée avec mon amie Mina!

Recueil reçu en service presse de l’éditeur.

Daniel H. Rondeau, « J’écris parce que je chante mal », Editions Quadrature (Editions Septentrion – Hamac, 2010), 2015, 135 pages.

Une nouvelle participation à « Québec en novembre » chez Karine et Yueyin

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9 réflexions au sujet de « « J’écris parce que je chante mal » de Daniel H. Rondeau »

  1. Mina

    Tu t’en sors bien avec ton article, même quelques mois plus tard ; mieux que moi, quelques jours après pourtant. J’en garde moins de traces, surtout une impression générale et la sensation d’une écriture qui vise juste, presque à chaque nouvelle. Celle sur le bonheur me paraît particulièrement illustrer ce principe : simple en apparence, mais tellement juste dans sa brièveté et qui perdrait à s’étendre autrement que par son silence final.

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  2. yueyin

    Comme je le disais chez Mina, le format est lié à l’origine puisque que « J’écris parce que je chante mal » est… un blog et ce recueil une miscellanées de billets ( il est toujours en ligne d’ailleurs, même si l’auteur ne l’alimente plus ou presque… ). Je suivais régulièrement ce blog à sa grande époque et j’ai aimé le recueil mais disons qu’il se prête plus au picorage qu’à une lecture suivie 🙂

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    1. Laeti Auteur de l’article

      En sachant cela, j’ai très envie de m’y replonger! j’ai l’impression que ça change tout. je ne m’attends plus à lire des histoires plus développées, mais plus des instants de vie.

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  3. Ping : Québec en novembre 2015! Le billet récap!

    1. Laeti Auteur de l’article

      Je comprends, ce n’est pas un format qui plaît à tous les lecteurs et lectrices! A l’occasion, et si le coeur t’en dit, c’est à picorer et elles ont un effet sur l’humeur 🙂 En parlant de pavés US, j’ai commencé La position de Meg Wolitzer, tu l’as lu?? bizzz

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