« Les derniers jours de Rabbit Hayes » d’Anna McPartlin

C’est Fanny qui m’a vivement conseillé de découvrir ce roman de l’irlandaise Anne McPartlin (le premier qui est publié en France) , qui fut un coup de cœur pour elle. Sans son conseil ni son appui, je ne l’aurais probablement pas lu. Sauf peut-être pour cette incroyable couverture! Elle m’a même avoué avoir versé de chaudes larmes durant sa lecture, je m’attendais donc à du lourd.

Dès les premières pages, on assiste au transfert de Mia Hayes, plus connue sous le surnom de Rabbit, dans une maison de soins. Elle est en phase terminale d’un cancer du sein qui s’est généralisé. Malheureusement les dés sont jetés et le lecteur connaît la malheureuse issue de notre personnage principale. Alors qu’elle a prouvé à maintes reprises son mental d’acier et sa personnalité optimiste et combattive durant toutes ces années, c’est une jeune femme et une maman exténuée qui entre dans cet établissement pour vivre ses derniers jours, elle le sait pertinemment. Elle est accompagnée de ses deux parents, Jack et Molly, eux qui ont été à ses côtés jours et nuits durant la dégradation de sa santé. Ils ont beaucoup de mal à se rendre à l’évidence, essayant encore de trouver un moyen de la sauver. Est donc venu le temps de l’apaisement, de la sérénité, et des au revoir avec sa famille et ses amis.

Ce n’est pas très joyeux comme début de roman, c’est clair. Mais l’auteure a eu cette incroyable faculté d’aborder la maladie et la mort sans jamais tomber dans le mélodramatique, sans « forcer » les larmes de son lectorat. Ces sujets douloureux, elle les aborde tout en retenue, en délicatesse, mêlant un peu d’humour lié aux souvenirs, et une certaine légèreté qui fait du bien.

Son entourage revient tour à tour sur des souvenirs, se remémorant la joie de vie de l’intrépide Rabbit, la cadette de la famille et évoquent tout comme une confession, la façon dont ils envisagent cette douloureuse étape. Il y a sa soeur Grace, son frère Davey, ses parents, sa meilleure amie. Sa fille, Juliet, que Rabbit a élevé seule, y a une place privilégiée. Sa famille, qu’on sent véritablement aimante et très soudée va devoir affronter 9 jours pénibles et émotionnellement fort. Ils doivent se préparer à la disparition de leur fille/soeur/amie/maman.

Sans aucun doute, c’est un livre qui se lit à une vitesse éclair. Réellement addictive, on s’accroche aux émouvants ressentis, parmi lesquels on se retrouve parfois. Le tout est orchestré dans une ambiance particulièrement émouvante, mais sans en faire « de trop » (cela m’aurait particulièrement exaspéré). Rabbit tombe régulièrement dans un sommeil profond dû aux lourds traitements et anti-douleurs et c’est alors qu’elle se met à rêver elle aussi à tout ce qui lui est arrivé de meilleur. Parmi ses pensées, elle y recroise son grand et unique amour, Johnny, le meilleur ami de son frère Davey, emporté plusieurs années auparavant.

Tous ces personnages constituent une joyeuse tribu qu’on apprécie principalement pour leur naturel, la légèreté avec laquelle ils tentent, tant bien que mal à traverser ces journées pas comme les autres, et surtout le lien fort qui les unit tous. Ils m’ont tous beaucoup plu, à des niveaux différents dû à des personnalités assez diversifiées. Certains m’ont davantage touché comme Davey ou le papa de Mia.

C’est une lecture plaisante, malgré le sujet qui est triste. On se met soi-même à réfléchir à la façon dont on devrait aborder la mort d’un être cher, si l’on était dans le cas. Il se lit rapidement, grâce à un style particulièrement facile. A mon idée, l’ensemble du texte souffre de quelques longueurs. Je n’ai pas spécialement accroché à l’histoire de Johnny, par exemple. Elle m’a semblé de trop. Mais globalement, je suis heureuse d’avoir lu ce roman pendant mes vacances, j’ai vraiment été emportée par l’histoire de Rabbit à laquelle je repense d’ailleurs régulièrement.

Voici le billet de Fanny qui en parle drôlement mieux que moi car ce fut un gros coup de coeur pour elle!

Anna McPartlin, « Les derniers jours de Rabbit Hayes », traduit de l’anglais (Irlande) par Valérie Le Plouhinec,  Editions Le Cherche Midi, 2016, 464 pages

15 réflexions au sujet de « « Les derniers jours de Rabbit Hayes » d’Anna McPartlin »

  1. Marie-Claude

    Reçu en sp à sa parution, je l’ai offert à une amie qui l’a prêté à une amie à elle (bref, il voyage). Je craignais le mélodrame cousu de fil blanc. Le billet de Fanny a fait tomber mes préjugés. Tu enfonces le clou. Maintenant, il faut que je remette la main dessus ou que je le trouve en poche. Ça m’apprendra! Et cette couverture est tout simplement divine.

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    1. Laeti Auteur de l’article

      Oh non le mélodrame, ça m’aurait saoulée! j’ai vraiment fait confiance à Fanny à ce niveau-là et je n’ai pas été déçue! Et si tu lançais un avais de recherche? 😀

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  2. mespagesversicolores

    Je n’ai pas souffert des longueurs tellement j’étais plongée dedans!

    Je suis heureuse de lire que ce livre ne tire pas les larmes, certains billets lui ont reproché ce côté trop larmoyant que je n’ai pas du tout ressenti !

    Ça reste une de mes plus émouvantes lectures!

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    1. Laeti Auteur de l’article

      Oh non, je n’ai pas du tout ressenti le côté larmoyant, cela aurait été rédhibitoire. L’ambiance est justement tout en retenue et en finesse, à mon sens. C’est cet aspect que j’ai particulièrement aimé ainsi que le rôle de la famille qui est hyper importante dans cette histoire.

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